Répondant à la fois à la commande – exposer sur la colline olympique de Munich, Schuttberg maquillé en parc d’agrément, réalisé avec les gravats de la ville détruite en 1945 – et à Teutopia, (une architecture éphémère d’Atelier van Lieshout) qui l’accueille, Laboratorium Geschichte part concrètement des données de la commande, celle du parc et celle de l’architecture, dans un jeu serré d’échos. Exhumant pour ce faire un point oublié de l’histoire bavaroise, l’assassinat de 156 enfants handicapés physiques et mentaux sous le IIIe Reich, elle déploie sur mesure un parcours à ciel ouvert, où objets, sons, voix photographies, textes, sont chargés d’entreprendre le passant dans les conditions qui sont celles même du lieu, une colline boisée à ciel ouvert.

Cherchant une forme productive d’infiltration dans cet environnement bucolique– à même d’en assurer la subversion symbolique – l’installation crée un contexte sensible qui s’éprouve dans la discussion collective ; l’espace de relation se resserrant autour de cet espace-temps singulier où foisonnent tout à coup voix, objets, images, l’œuvre devient le lieu d’un partage de points de vue sur les thématiques qu’elle esquisse, et la sphère de la parole se trouve investie là comme projet politique.

De façon plus précise, cette production travaille autant à la dissolution en son sein des frontières entre les arts de la scène et les pratiques visuelles contemporaines (architecture / design / photographie)  qu’à jouer sur la porosité entre l’œuvre comme dispositif et le contexte urbain de la commande publique; un processus double de déterritorialisation, pour une installation devenue possiblement un composé actif dans la cité.

FILM   DESSIN   INSTALLATION   LIVRE

HISTOIRE      POLITIQUE      EMPREINTE      TERRITOIRE                      CLAIRE ANGELINI

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