claire angelini – hier liegt-film
claire angelini – hier liegt-film
A partir de l’installation homonyme Ici s’atteint la limite de l’effort pédagogique, réalisée par Laboratoire-Histoire dans l’architecture éphémère d’Atelier van Lieshout, le film invente une nouvelle topographie narrative, à partir des lieux, voix, objets, qui furent ceux de l’installation, pour thématiser la question des éventuelles survivances contemporaines de la pensée eugéniste issue de la culture européenne du début du XXème siècle. Le constat, dressé entre la colline olympique de la ville de Munich, symbole des prouesses physiques et de l’idéologie du „corps parfait“ – et lieu physique de l’installation – et l’hôpital psychiatrique de la ville, situé dans la banlieue, témoigne de la contamination du présent par le passé.
Inventer un nouvelle topographie narrative à partir de l’installation homonyme Ici s’atteint la limite de l’effort pédagogique, réalisée par Laboratoire-Histoire dans l’architecture éphémère d’Atelier van Lieshout.
France l 2004 I DV I Couleur I 23 minutes
Image, montage: Claire Angelini
Son: Claire Angelini
Documentation et collaboration: Eva Diamantstein
Textes: Ludwig Lehner, Alfred Ploetz, Peter Singer, Frank Montgomery, Peter Mallmann, Alfred Hoche, Gerhardt Wendt, B. Class, Ernst Klee, Ernst Kraeppelin, Ernst Rüdin, Ortrud von Lamenzen
Interprétation: Judith Diamantstein, Katharina Glaser-Lichter, Doro Gehr, Julika Kosarev, Walter Kreye, Sabine Wegner
Production: Laboratoire Histoire
Mode de diffusion: salle/ installation.
PROGRAMMATION
Rétrospective, Werkstattkino, Munich, 2016
Friche de la Belle de Mai, Rencontres Oasis /
19 ème Instants Vidéo, Marseille, 2006
Kunsthalle, Vienne, 2006
Ortstermine, Munich 2004
HIER LIEGT DIE GRENZE DES PÄDAGOGISCHEN BEMÜHENS / HERE THE PEDAGOGICAL EFFORT HAS REACHED ITS LIMIT
FILM
LABORATOIRE HISTOIRE LABORATORIUM GESCHICHTE
PROPOS
Ici s’atteint la limite de l’effort pédagogique convoque un ensemble de situations à la fois oniriques et documentaires pour mettre en scène la question de l’eugénisme européen. Une série de motifs travaillent le film, tandis que l’image explore sa relation au son et le document, son lien avec la mise en scène. Le tout ressortit à un montage de fragments formant une constellation de points de vue; onirisme d’une cantine vide dans la nuit, hantée de bruits et présences enfantines – (une référence ici documentaire à la façon dont on a affamé des enfants handicapés pendant la guerre) – mais aussi vues plus mystérieuses de photographies abîmées représentant des chaussures d’enfants ou encore des alignements de pots vides dans ce qui peut apparaître une cave à rayonnages de bois.
Le film, qui emprunte les situations visuelles évoquées à celles de l’installation, cherche à en exploiter d’autres potentialités; tournés durant la nuit, les plans d’objets deviennent les fragments d’une mise en scène surgie du temps qui convoque l’histoire mais n’en restitue que quelques lambeaux épars, ruines de ce qui fut, et dont il reste – peut-être – une trace, elle-même improbable.
Pas d’acteurs ici, mais au fil des images des voix, sans visages qui à tour de rôle prennent la parole - médecins, infirmières, témoins, venus convoquer chacun un moment d’histoire, ou un détail ressortissant à celle-ci. Ils finissent d’ailleurs par former un véritable discours clinique allant de la revendication délibérément eugéniste du nazisme à la question du dépistage prénatal des enfants handicapés conduisant à l’avortement médicalisé aujourd’hui. Le spectateur, témoin de ces débats, est à même de confronter les points de vue.