claire angelini – réciprocités
claire angelini – réciprocités
Si la ville suscite des passions plus complexes que la maison, dans la mesure où elle offre un espace de déplacement, de rapprochement et d’éloignement, et si on peut s’y sentir égaré, errant, perdu, tandis que ses espaces publics, ses places bien nommées invitent aux commémorations et aux rassemblements ritualisés, comment faire surgir le rapport sensible et subjectif entre des habitants et leur espace urbain ?
Vidéo numérique - 60 min
2002
Image, montage: Claire Angelini
Son: Claire Angelini
Interprétation: Oswaldo Amari, Toni Acquaviva, Ernesto Bassignano, Valeria Bordoni, Mauro Castelnuovo, Silvia Delpopolo Walter Didio, Maria Serena, Patrizio Esposito, Nour-Eddine Fatty, Maria-Rosaria Fabbiani, Elio Fiore, Laura Kibel, Mauro Milesi, Franca Pascucci, Claudio Pastorini, Monni Silbermann, Valentina d’Urso, Giuseppe Tarquini, Giacomo Zarfati
Musiques: Toni Acquaviva, Laura Bianchini, Mauro Cardi, Luigi Ceccarelli, Patrizio Esposito, Michelangelo Lupone, Lucia Ronchetti, Nicola Sani, Fausto Sebastiani, Roberta Vacca
Production: Fiacre /Ministère de la culture, Paris
Mode de diffusion: salle et/ou installation.
PROGRAMMATION
Zweite Architekturwoche Munich, 2004
Spiegel/ Lothringer 13 Munich, 2004
Galerie Martine et Thibault de la Châtre Paris 2004
Les Instants vidéo nomades Martigues 2004
Goethe-Institut Rome 2003
Architekturgalerie Munich 2003
Istituto italiano di cultura Munich 2003
Institut français de Munich 2003.
«(…) Tout le débit du fleuve, avec les brumes cadavériques autour de l’île Tibérine, et le paysage qui pèse sur ses yeux, avec ses coupoles lègères comme des voiles arrachées, et le ciel limoneux, heurtent son dos comme le petit doigt d’un enfant la Grande Muraille de Chine.
Tans pis, Rome ne l’intéresse pas. Son Baedecker est dangereux comme un revolver. Il indique, dans le Trastevere, non pas Santa Maria, évidemment, avec se figures flasques de cavallini, mais, disons, les 5 types qui se trouvaient au carrefour de la via della Scala et de la via della Lungara, saisis par une gaieté souillée de sang comme une boucherie, ou bien le jeune, brun comme une statue à peine dégagée de la boue du Trastevere, qui poireaute devant les affiches du Reale. Qu’est-ce qui peut être contenu d’autre dans ce féroce Baedecker qui a réduit Rome à une obscession de Rome? Des choses que peut-être nous autres personnes civilisées n’imaginerions pas. La part utilitaire du Tibre…l’itinéraire utilitaire du quartier…Ah, le marchand de marrons en sait quelque, lui; il en sait quelque chose, mais il restera muet comme un tombeau. Pour communiquer la topographie de sa vie, il faudrait qu’il n’en fasse pas partie (…)»
P.P.Pasolini/ Nouvelles et chroniques romaines, 1950-1966
Le projet est une enquête sur la topographie intime. Il repose sur la captation de micro-histoires singulières dans la ville de Rome, et de la transformation de ces moments vécus en mythes personnels et intimes, qui inclut chemin faisant le rapport de la ville à la musique dont elle est le théâtre.
Le projet se structure autour de lignes de force ordonnancés en chapitres qui constituent autant d’entrées possibles dans la réalité profonde de la ville: histoire, enfance, quotidien, pouvoir, mémoire, etc. A chaque lieu un récit et un personnage. Chaque prise de parole qui extravertie pour le film le rapport physique d’un citoyen singulier à sa ville, met au jour la vie cachée de l’espace urbain et compose, dans l’accumulation des lieux et des histoires un portrait unique de Rome, où l’histoire personnelle des êtres et leur trajectoire entre en relation affective avec l’Histoire. Le visage de la ville est donné sous la forme d’un kaléidoscope de corps, de subjectivités, de temporalités. Transformé en un ensemble dynamique de moments visuels et sonores où le décor le plus banal de l’espace urbain se met à acquérir autant d’importance que les plus grands monuments, le passé architectural de la ville se voit noué au présent de ses habitants par un processus organique, et la musique qui émane du lieu contribue à part entière à la substance du projet.
RÉCIPROCITÉS
RECIPROCITIES
FILM LIVRE