claire angelini – wall-night
claire angelini – wall-night
LE WALL-NIGHT
THE WALL-NIGHT
This performed text evoques the impossibility of communicating the experience of a civil war through two feminine characters, a woman and her shadow.
The scenography based on light, sound, voices and shadow puppets, put these two women together in a place where life and death are becoming indistint and interchangeable.
Ici deux paroles, l’une réelle, l’autre virtuelle, dans l’espace transformé pour l’occasion en dispositif cinéma primitif.
Sur quelle frontière, entre document et fiction, se tient cette adresse au spectateur devenu performance dans l’espace?
Installation/Spatialisation sonore/ théâtre d’ombres
1999
Durée : 60 minutes environ
Texte/son/ mise en espace: Claire Angelini
Interprétation: Valérie Dréville, Dominique Ros de la Grange
Musique: Fragment aus dem Klavierstuck 1, Babette Koblenz, 1994
Langue: français
Livret: allemand
Traduction: Beate Thill
Régie lumière: Medhi El-Ghazi
Production: Akademie Schloss Solitude Stuttgart
Co-production: Institut français de Stuttgart
DIFFUSION
Akademie Schloss Solitude Stuttgart
PERFORMANCE
-«Entamées en Slovénie en 1991, prolongées au Kosovo jusqu’en 199, les guerres qui ravagèrent et morcelèrent l’espace yougoslave se sont déroulées devant micros et caméras, conférant aux citoyens européens un statut ambigu, qui tenait à la fois du voyeur et du témoin. De Dubrovnic à Sarajevo, de Mostar à Bihac et de Goradzdea Zepa, les sièges de cités ont perduré au vu et au su du monde, sous le regard du Conseil de sécurité des Nations unies qui se contenta de déclarer certaines de ces poches «zones de sécurité“, sans pour autant leur garantir une protection effective. De Vukovar (novembre 1991) à Srebrenica ( juillet 1995), les massacres ont gagné en ampleur, alors que la presse écrite et les médias audiovisuels tenaient la chronique des opérations militaires et des tractations diplomatiques.»
(Emmanuel Wallon/ Les guerres yougoslaves de la page à l’écran)
1.
Un texte
Travaillé à partir d’un corpus de textes journalistiques sur la guerre civile en ex-Yougoslavie, le Wall-Night se développe au fil d’association de mots et d’images et d’un travail sur la langue creusant l’expérience de la guerre dans la parole. Surgie des mots-images, l’expérience traumatique de la guerre civile se matérialise dans une intensification du langage battant en brèche les prévisions et les stéréotypes narratifs. Si les mots cherchent de fait à composer une poétique, c’est-à-dire la possibilité d’approcher par le langage ce territoire de l’image qui échappe au discours, les récits où ils se nourrissent, et qui documentent l’état politique de la région au fil des mois et des années de guerre, portent en eux un ensemble de références mémorielles qu’il s’agit de dévoiler, pour en faire surgir la force de déflagration.
2.
Un dispositif spatio-temporel
Récit méta-politique sur le „massacre des innocents“, Le Wall-Night, en mélangeant délibérément le corps vivant d’une actrice à une voix enregistrée, s’attache à la question de la frontière, entre ce qui est vu et entendu, ce qui est énoncé ou s’échange entre les deux actrices, dont l’une, absente dans la salle, est présente sous forme acousmatique, et l’autre est présente mais montrée comme une ombre.
Dispositif fragile, la toile tendue entre le spectateur crée un premier trouble entre lumière, ombre, ombre de l’ombre, etc, tandis que le jeu des deux voix ouvre l’espace d’un dialogue qui d’abord virtuellement possible, se défait progressivement au fil des allers-retours entre ce qui est enregistré et la profération in-vivo, pour devenir de plus en plus difficile voire impossible.